Interventions du groupe des élus Schilich-Ecologie EELV sur le PLUi, au Conseil municipal du 2 février 2016

Intervention de Danielle DAMBACH

Monsieur le Maire, chers collègues,

Nous ferons notre intervention à 3 voix !

Le travail sur le PLU schilikois avait démarré dès 2004 à Schiltigheim, puis stoppé après quelques réunions. En arrivant en 2008 avec mon collègue Patrick Maciejewski nous avons démarré le PLU communal en rencontrant dès la 1ère semaine de notre élection, les responsables de la CUS et de l’ADEUS.

Un travail important a alors été engagé avec entre autres des rencontres régulières avec les schilikois lors des ateliers du PLU du jeudis soir. Nous avons bien avancé car le PADD avait été adopté lors du Conseil Municipal de juin 2010. Et il aurait été terminé en 2013 si en juillet 2010 n’avait pas été promulguée la loi Grenelle 2, qui dès lors nous a obligé à rentrer dans un PLU intercommunal.

Cette loi confortée par la loi ALUR oblige les 28 communes de l’Eurométropole à se concerter et à se projeter pour les 20 ans à venir dans un développement cohérent du territoire de l’EMS. Au final, ce travail est présenté sous forme d’une vraie encyclopédie urbaine de 3500 pages et 200 plans.

Cependant, notre groupe a plusieurs remarques concernant les principales orientations et la place de Schiltigheim dans ce PLUi.

Nous sommes en accord sur l’enjeu global de renforcer l’identité schilikoise en valorisant ses atouts : cadre de vie et services, histoire et patrimoine, acteurs économiques et associatifs, son positionnement géographique aux portes de Strasbourg et un foncier disponible avec de nombreuses friches.

Mais nous avons plusieurs remarques à formuler concernant les objectifs :

• Pour lÂ’habitat : lÂ’objectif est de construire 2200 logements. A savoir que cÂ’est un engagement à minima et quÂ’il est possible de faire plus. Cette politique dÂ’urbanisation galopante risque fort de nuire à la qualité de vie des schilikois : le cadre de vie, lÂ’entassement, lÂ’augmentation des services à fournir pour cette nouvelle population sont en jeu. Même sur Alsia et Simply (où est la médiathèque ?), il y aura des immeubles !

  Si à Bischheim les zones à urbaniser vont fondre comme neige au soleil, à Schiltigheim les immeubles vont y pousser comme des champignons !

  Diversifions les formes d’habitat : laissez une place à l’habitat intermédiaire, les maisons en bande avec un étage. Inscrivons-le dans les possibilités à Schiltigheim !

• Pour les déplacements : alors que les schilikois s’étaient prononcés massivement contre lÂ’axe est/ouest au moment de lÂ’enquête publique sur la modification du POS n°9, cet axe est remis dans les documents. NÂ’est-ce pas se moquer de lÂ’avis des schilikois ? Sans parler du tram, relégué aux oubliettes ! Ma collègue Andrée Buchmann en reparlera.
• Pour lÂ’activité économique : afin de ne pas nuire à la vitalité commerciale vous voulez préserver les stationnements. On a compris que vous souhaitez surtout ne rien changer pour ne fâcher personne. Mais vous figez l’évolution de Schiltigheim M le Maire !
• Pour le commerce de proximité : on est dÂ’accord quÂ’il faille le préserver et surtout le développer. LÂ’on sait que nos communes du nord peinent à trouver une réelle vitalité commerciale, entre une zone au nord autour de Cora et une place des Halles qui va sÂ’agrandir de 10 000 mètres carrés supplémentaires. Pour être attractif, il sÂ’agit de chercher des commerces que dÂ’autres nÂ’ont pas : ex : une enseigne de type Prime mark qui nÂ’existe pas encore à Strasbourg, une grande surface de bricolage, etcÂ…
• Et toute lÂ’activité économique ne se résume pas au commerce ; profitons-en pour valoriser notre patrimoine et jeter les bases dÂ’une activité touristique à Schiltigheim, activité économique créatrice dÂ’emplois non délocalisables. Inscrivons cela dans le PLUi !
• Pour la culture, rappelons quÂ’elle génère de la vitalité économique : si la médiathèque était construite, les commerces route de Bischwiller auraient plus de clients car y viendraient des habitants dÂ’un bassin de vie de 100 000 habitants ! Sans parler de la Coopérative des Bouchers qui aurait été une locomotive pour Schiltigheim : en résidence dÂ’artistes elle aurait drainé des habitants de la grande région. Et nos commerces, restaurants en auraient profité !
• Quelle vision sur le devenir des friches pour un nouveau développement de Schiltigheim ? Caddie pour y créer de lÂ’habitat et un parc urbain de 60 ares ! CÂ’est une bonne idée car la végétalisation dÂ’un terrain aide à sa dépollution. Nous suggérons que cette intention soit inscrite sous la forme dÂ’un emplacement réservé dans le présent PLUi. Allez-vous préserver la halle ? Quant à Fischer, nous sommes bien-sûr favorables à une reconversion de ce site, mais pas en-dehors dÂ’un cadre pour une urbanisation cohérente. Or, la ZAC a été abandonnée.

En conclusion :

Nous sommes surpris que dans ce PLUi ne figure qu’une seule fiche communale pour Schiltigheim . Comment est-ce possible alors que les enjeux de reconversion urbaine sont immenses sur notre commune. Comment se fait-il qu’il n’y ait RIEN qui annonce les règles du jeu pour les friches de l’entrée sud ?

De même, dans les OAP thématiques, rien de spécifique sur les caves et le sous-sol schilikois. Mon collègue Patrick Maciejewski vous en parlera.

En conclusion, 3 raisons à notre désaccord avec les orientations schilikoises de ce PLUi :

• le volet « transports/déplacements » est plus que flou ; et sans tram !
• nous ne trouvons pas de vision globale d’évolution clairement exprimée. Quel est le Schiltigheim que vous nous préparez à lÂ’horizon 2040 ?
• nous sommes en désaccord, non sur la reconversion des friches qui est indispensable, mais sur la manière de gérer l’évolution de lÂ’entrée sud de Schiltigheim.

Nous voterons donc CONTRE ce PLUi en l’état.

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Intervention d'Andrée BUCHMANN

Monsieur le maire, chers collègues,

Schiltigheim est est la ville de l’EMS (Eurométropole de Strasbourg) avec le taux d’urbanisation des bans communaux le plus élevé (2/3 du ban communal), c’est vrai. Mais c’est, et dans la partie du Vieux Schilick, et dans la partie lotie à l’époque industrielle, ou par la suite lors de la construction des cités, ou de E3, un urbanisme qui laisse la part belle à la nature. Je rappelle le charme des cœurs d’ilôts, des jardins privés… Malheureusement au cours des 40 dernières années ces espaces ont été grignotés par des constructions, des garages, des parkings et un des objectifs est de les préserver

.Mais Schiltigheim bénéficie, grâce à ses friches, d’un des plus grands potentiels urbanistiques de l’EMS et d’un des patrimoines industriels les plus remarquables, même si on a connu des destructions irrémédiables.

Nous avons notre propre potentiel de développement, mais nous sommes aussi impactés par la dynamique de Strasbourg, notamment au Wacken et place de Haguenau. Il serait regrettable que nous servions de déversoir de la stratégie vertueuse de Strasbourg. Je m’explique : la desserte du Wacken sera compliquée à assurer. L’accès est déjà saturé, une nouvelle route est prévue à partir de la rue Fritz Kiener, mais il semblerait que cela ne suffise pas encore et que des études sont envisagées pour une desserte supplémentaire du Wacken du côté de Mac Donald et de la zone de loisirs des Rives de l’Aar. Ce serait une hérésie, monsieur le maire. Car cet espace est non seulement un lieu pour les jeux, le sport, la promenade, le plaisir des senteurs et de la vue. C’est aussi un hâvre de tranquillité, un endroit où on peut se ressourcer et où l’air que l’on respire est de bonne qualité. Il faut sanctuariser des espaces au titre de la qualité de l’air.

Il en va de même de la Vogelau qui est un petit paradis. Préservons ces territoires parce que ce sont des espaces de nature facilement accessibles, gratuits, parce qu’ils présentent une belle biodiversiteé, mais aussi au titre aussi de la qualité de l’air.

Il en va de même des jardins au cœur du bâti. Pourquoi ne pas en faire l’inventaire et les protéger. Qu’ils soient publics ou privés. Par la procédure des EVIP ( Espaces Verts d’Intérêt Privés). En accord avec les propriétaires.

Le document qui nous est soumis est muet sur une des particularités de Schiltigheim : les galeries souterraines. Lorsque j’étais Vice-présidente de la CUS, j’étais arrivée, avec l’appui de quelques agents de la Ville de Schiltigheim et la détermination éclairée de Patrick Maciejewski, à passer les galeries de la notion de risque (les éboulements à juguler) à celle de patrimoine à préserver. Ce sujet est tombé dans les oubliettes, hélas ! Patrick Maciejewsky en parlera.

Enfin ce document me paraît insuffisant sur la réflexion économie/déplacement.

Le non engagement de travaux pour le tram structurant de la route de Bischwiller/route de Brumath de Strasbourg vers Vendenheim est une faute. J’aimerais savoir ce qui signifie la « création d’une nouvelle ligne structurante de transports en commun » (p.8). Augmenter les bus ? Mettre un BHNS ?

Pourquoi pas tout simplement le tram voté en juillet 2013 et pour lequel l’Etat a versé 6 millions d’Euros en 2014 ? Où est parti cet argent ? Il a probablement servi à Strasbourg.

Nous nous sentons relégués, Monsieur le Maire, du côté de Schiltigheim Ouest. Et s’il n’y a pas de dynamique économique, ce n’est pas faute de places de stationnement.

En revanche ce qui peut booster le commerce et l’activité c’est tout d’abord en tout cas du côté de la route du Général de Gaulle, vers Strasbourg, déjà un distributeur bancaire. Mais c’est aussi le tram qui est un outil au service du développement économique.

Monsieur le maire par deux fois je vous ai entendu dire que le maire de Huningue a souhaité s’inspirer de la concertation mise en place autour du projet Heineken. Mais Huningue qui a aussi des projets de développement urbanistique, s’est battue, tout comme Saint Louis, et les autres communes de la comcom pour que le tram de Bâle vienne jusqu’à la gare de Saint Louis, longe un centre commercial prévu à côté de l’aéroport et desserve l’aéroport. C’est cela la vraie réalité économique, le tram n’est pas une charge mais un atout.

J’aimerais pour terminer faire une remarque sur la Vélostrass. La Vélostrass est un genre d’autoroute pour vélos. Cela n’a rien à voir avec une piste cyclable normale. La vitesse des cyclistes est incompatible avec le déplacement habituel à vélo, car trop dangereux. Ok pour les vélostrass mais n’oublions pas de prévoir des pistes cyclables à Schiltigheim, qui est vraiment à la traîne sur ce plan-là.

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