Intervention de Denis Maurer, pour le groupe des écologistes, au Conseil CUS du 12 juillet 2013

Monsieur le président, chers collègues,

Après une double concertation animée qui a duré plus de 2 ans, les élus écologistes se déclarent satisfaits du choix proposé qui se porte à présent, avec cette délibération, sur le choix du tram sur fer. En effet, nous avions exprimé notre préférence pour ce mode, tout au long de ce dossier, principalement du fait de la cohérence avec le réseau existant. L'utilisation du même mode, et il se trouve que le mode déjà installé à Strasbourg c'est le fer, doit faciliter la maintenance et l'exploitation et permet de reconfigurer les lignes du réseau, en utilisant différemment les lignes existantes.

Sur la comparaison des coûts entre les modes fer et pneu, nous considérons que plutôt qu'un écart de coût on a surtout d'un coté, avec le fer, une bonne connaissance des coûts du fait des multiples expériences, et de l'autre côté, avec le pneu, des incertitudes, avec un fournisseur unique, et une technologie plus jeune et peu d'installations. Mais même si le tram fer est un peu plus cher, nous assumons ce coût du fait de la meilleure pérennité de l'investissement.

Les élus écologistes continueront à accorder une priorité aux investissements pour les réseaux de transports en commun, et à assumer ces coûts importants. Nous sommes prêts à discuter des échéanciers financiers et des arbitrages avec d'autres projets, pour conforter cette priorité.

Rappelons rapidement que cette position est motivée par un raisonnement à l'échelle de plusieurs décennies, pour des enjeux sociaux (des déplacements peu chers pour tous dans l'agglomération), pour des enjeux écologiques (moins de pollutions, économiser des énergies fossiles qui s'épuisent),ou encore pour des enjeux urbanistiques (une ville dense).

Nous convenons de la pertinence d'un phasage, avec une phase1 pour desservir dès 2017 la partie centrale la plus densément peuplée, en l'occurrence de Poteries (station Mitterand) jusqu'aux Ecrivains à Bischheim. Mais la desserte complète jusqu'à Vendenheim au nord et Wolfisheim à l'ouest est nécessaire dans les années suivantes compte tenu des besoins déjà existants ou à venir avec les multiples zones d'activités, de commerce ainsi que les friches en reconversion.

Quelques remarques sur le détail de la ligne

Nous rappelons l'enjeu de pôle multimodal du futur terminus nord que nous avons souhaité, près de la gare de Vendenheim, permettant une correspondance entre ce tram et les trains-TER (pour les usagers du nord et de l'ouest du Bas-Rhin). Voilà un projet qui permet des transferts modaux de la voiture vers les TC, une véritable alternative au GCO.

Pour le terminus provisoire à Bischheim, nous souhaitons une étude plus fine pour envisager la station Burger comme terminus, soit une station plus loin. A Schiltigheim, la variante Fischer/rte de Bischwiller permettra une couverture plus complète de cette entrée sud en pleine reconversion.

Dans la partie centrale, à Strasbourg, le découplage du projet initial d'une nouvelle ligne unique en deux tronçons distincts est un élément nouveau qui mérite sans doute quelques précisions. Nous convenons que le besoin principal est satisfait, c'est-à-dire de relier la périphérie au centre de l'agglomération.

Pour Koenigshoffen : ce quartier dense et vivant mérite un TC performant. Un débat confronte trois variantes de tracés, avec des arguments compréhensibles pour chaque variante. Le tracé proposé par cette délibération nous convient, car selon les éléments fournis il dessert un maximum d'usagers, sans surcoût excessif. La station Mitterand, terminus provisoire permettra aussi de prendre la ligne D.

Nous apprécions aussi la prise en compte des pistes cyclables dans l'ensemble du projet proposé. Cela permet ainsi de compléter le réseau cyclable de l'agglomération, tout particulièrement à 'entrée de Schiltigheim jusqu'au pont St-Charles ; et nous savons que cela n'était pas évident.

Par contre nous regrettons que lors des débats certains maires aient semblé préférer le maintien du stationnement de quelques voitures à l'arrivée du tram pour desservir leur commune. Dans une agglomération l'espace public, notamment la voirie, est une denrée rare qui doit en priorité servir l'intérêt du plus grand nombre, c'est-à-dire le transport en commun. Il ne s 'agit pas de refuser le stationnement, mais là où passe le tram, il doit être prioritaire

Sur la méthode de concertation, nous souhaitons que des leçons soient tirées de cette expérience, pour ne pas reproduire à l'avenir certains défauts. Cela concerne notamment l'a priori accordé au départ à l'option pneu et la transparence des informations et documents diffusés ou non diffusés.

Il nous semble aussi, compte tenu des modifications significatives par rapport au SDTC2025, qu'une réflexion approfondie mériterait d'être engagée sur les multiples limites de notre réseau de TC, sur la conception du réseau, et les possibilités de le rendre plus efficace à court & long terme.

Un mot sur le mode de financement : là aussi il est heureux que le PPP initialement proposé soit finalement écarté au profit d'une solution classique avec la concession CTS existante. Est-il vraiment nécessaire d'une étude comparative de 65 pages ? Il suffirait pourtant de quelques règles de bon sens pour écarter le PPP : conditions bancaires défavorables, marge de l'opérateur privé, cahier de charges figé pour une longue période, etc.

Pour finir, une pensée pour les services de la CUS soumis à rude épreuve avec les multiples variations dans ce dossier.

La délibération créant deux extensions du réseau tram-fer pour 2017 (phase 1) vers Koenigshoffen (à terme Wolfisheim) et vers Schiltigheim-Bischheim (à terme Vendenheim) a été adoptée par le conseil CUS ce 12 juillet 2013 (14 voix contre, 10 abstentions, pour un nombre total de 90 conseillers CUS).

2 phases de réalisation des extensions (document CUS)

Posté par denis le 13 juillet 2013 à 16h10

Posté par le 13 juillet 2013 à 16h25