Intervention de Danielle Dambach au Conseil municipal du 24/11/15

M le maire, chers collègues,

Le DOB (Débat d'orientation budgétaire) est un acte important qui ne se réduit pas à un simple acte technique, comptable et financier.

Pour lui donner sens il doit être relié à un projet, celui pour la ville de Schiltigheim. Car derrière les chiffres il y a des réalités, des personnes, des besoins et des enjeux.

Quatre remarques pour alimenter ce débat :

• 1. Tout dÂ’abord nous avons à faire face à une baisse de la dotation de lÂ’Etat. Nous savons quÂ’il va falloir faire aussi bien, voire mieux, avec moins. Si le manque à gagner a été pour Schiltigheim de 650.000 euros en 2015, nous nous en sortons bien car il a été compensé par la hausse de la DSU. Mais la baisse va se poursuivre, continuons à lÂ’anticiper.
• 2. Ensuite il sÂ’agit de répondre aux besoins de services des schilikois, cÂ’est notre mission première de service public. A ce titre, nous saluons la courageuse décision de lÂ’ouverture de la mairie les samedis matins pour les services de l’état civil.
• 3. Ma 3ème remarque porte sur nos ressources humaines, clé de réussite de nos politiques publiques. Les agents sont en première ligne et nous avons besoin de leur engagement total pour assurer le meilleur service aux schilikois. Notre masse salariale est en légère diminution ; nous sommes passés de 386 à 381 agents titulaires, seuls les contrats aidés ont été augmentés. Il reste deux leviers sur lesquels lÂ’on peut encore agir : le premier étant dÂ’inciter les agents à se former et il y a là un vrai travail dÂ’accompagnement à faire au sein de cette maison. DÂ’autre part, comme le recommandait la CRC, proposons des avancements qui intègrent « la façon de servir des agents ». SÂ’ils ont avant tout besoin de considération, il leurs faut aussi des fiches de poste avec des contrats dÂ’objectifs professionnels clairs.
• 4. Enfin, ma 4ème remarque est de dire « prévoyons lÂ’avenir pour le rendre possible ». Il sÂ’agit de donner un cap à votre politique, une vision. Pour que la « magie » du PPIF (Plan pluri-annuel d'investissements et de fonctionnement) opère cÂ’est-à-dire pour quÂ’il ne soit pas juste un outil dÂ’affichage, il faut élaborer et suivre scrupuleusement lÂ’exécution de la programmation année après année.

En conclusion, nous avons une certitude : depuis 1 an, vous avez réalisé des économies tout azimut ! Bien-sûr elles sont nécessaires, mais l’on a l’impression que c’est là votre seul programme. Il faut dire que vous les passez au forceps ! Un seul exemple : le gain de 480.000 euros effectué sur les services de la petite enfance. Avec un marché aussi serré, nous ne sommes pas sûrs que la qualité des prestations soit encore au rendez-vous. Quant au « midi tati(e)s », c’est un service que vous avez sacrifié ! sur le dos des tati(e)s et des familles.

Nous savons que vous terminerez le CSF Victor Hugo et relancerez le chantier Nelson Mandela. Mais nous ne savons toujours pas quelles sont vos priorités politiques du mandat. Quelle est votre feuille de route ? avec quels investissements à moyen et long terme ? Qu’en est-il de la réhabilitation des bâtiments municipaux, celui de la mairie par exemple ? Vous allez me dire que cela coûte cher, mais c’est en début de mandat qu’il faut se poser la question et rien n’interdit de construire un PPI sur deux mandats !

Quant à la pression fiscale qui va découler de ces choix, vous avez annoncé 0% sur le mandat et vous savez que cette promesse sera difficile à tenir. Est-ce cela qui explique votre frénésie à laisser construire des centaines de logements ? Quel avenir nous préparez-vous ? Quelle sera notre qualité de vie au quotidien ? les choix que vous ferez aujourd’hui vont impacter la ville de demain.

Car nos impôts doivent servir à construire une ville où l’on a envie de vivre, pas grossir un bas de laine. On peut avoir réussi avec une bonne gestion comptable mais avoir échoué à bâtir une commune moderne, attractive et vivante.

Merci pour votre attention.

Pour les élus écologistes,
Danielle DAMBACH