Intervention de Mme Danielle DAMBACH pour le Groupe écologiste et citoyen

Monsieur le président, chers collègues,

Le vote du compte administratif est un moment important de la vie de notre Eurométropole. Nous procédons à l’analyse de la réalisation du budget 2014 tout en dressant des perspectives d’avenir.

Une gestion saine malgré des nuages qui s’amoncellent. Soulignons d’abord la qualité des documents comptables et le travail soutenu du service des finances sous la houlette de Katell Parent et Caroline Barrière. A la lecture des documents budgétaires, nous pouvons observer la relative bonne santé financière de notre collectivité.

D’abord parce qu’elle a su maintenir un taux d’épargne élevé à 17%, parmi les plus élevés du précédent mandat, ce qui a permis un investissement record à 241 millions d’euros. Cela a été possible grâce à une réelle maîtrise des dépenses de fonctionnement à +0,8%.

Ensuite, parce que nous conservons une bonne capacité de désendettement inférieure à 7,4 ans. L’encourt de la dette reste sous contrôle à 484 millions d’euros. Ces éléments placent l’Eurométropole de Strasbourg parmi les plus vertueuses. Malgré les baisses de dotations, notre collectivité conserve une capacité d’investissement intéressante et nécessaire pour porter nos priorités politiques que sont la transition énergétique, le logement, le développement économique et la transition numérique.Il s’agit également de continuer à soutenir nos communes dans leurs investissements tout en veillant à l’égalité de traitement des territoires.

Si le compte administratif 2014 présente une bonne santé financière, il est malgré tout aujourd’hui précaire. En effet, les prochains budgets seront fortement contraints car nous « encaissons » les politiques de rigueur avec la baisse des dotations aux collectivités et les dépenses liées aux travaux de l’usine d’incinération. Nous notons que si le produit des « impôts ménage » a très légèrement progressé, la fiscalité économique est en baisse importante de 16,5 millions d’euros.

Malgré les effets de la crise, nous devons agir pour inverser la tendance. Les orientations nationales, particulièrement contre-productives, risquent d’entamer le tronc de notre fameux arbre budgétaire ! En effet, les collectivités territoriales portent 70% de l’investissement civil en France et sont un vrai moteur boostant l’activité économique. A travers les commandes publiques, elles soutiennent les entreprises et l’emploi local. Les baisses de dotations auront pour effet immédiat de contracter mécaniquement les investissements. Cela est dangereux pour la vie de notre économie et donc nos futures recettes fiscales.

Nous ne pouvons tolérer un effet ciseau accentué par l’état ! Ne nous résignons pas, agissons pour ne pas subir cette austérité imposée et mortifère.

Misons donc sur la sobriété et l’imagination collective pour bâtir un modèle de développement local et durable pour notre territoire !Notre collectivité va devoir s’adapter pour renforcer et améliorer le service public. Soutenons, participons activement à l’évolution des métiers, des matériaux, des techniques, des modes de vie, de la société. Cela induit des changements importants et nous comprenons la crainte des agents. Ces évolutions doivent faire l’objet d’une écoute, d’un accompagnement et d’un dialogue renforcé avec les agents et les usagers.

Parce que les dépenses de personnel représentent plus de 60% des dépenses de fonctionnement, une réorganisation s’impose afin de garantir la pérennité et la qualité du service public local. Nous entendons les revendications de nos agents. N’oublions pas que les dépenses de personnel ne sont pas un simple coût mais aussi une richesse. Misons sur une réorganisation interne qui permettra de valoriser les agents, de les accompagner à travers les formations, de faciliter leurs parcours professionnels. Cela passe par la mise en place d’une gestion prévisionnelle des emplois et compétences dans l’évolution de leurs métiers. Car chaque agent doit trouver sa place pour répondre au mieux à sa mission de service public.

Pas facile de faire mieux avec moins, mais pas impossible non plus ! La commission de la sobriété et de l’optimisation du budget est en marche ! Tous les services réalisent un remarquable travail qu’au nom du groupe des écologistes et citoyens de l’EMS je tiens à saluer. C’est une vraie révolution interne qui évitera à notre arbre budgétaire d’être balayé par les vents de la rigueur. Des choix difficiles sont à faire, débusquons et mettons fin aux projets illusoires, parfois inutiles, souvent coûteux. Nous pensons bien-sûr à la frénésie routière, aux infrastructures de prestige, aux dépenses d’affichage entre autres. Cette commission permettra aussi de ré-interroger, ré-orienter, certaines de nos politiques : je pense à la politique des déchets par exemple pour laquelle aujourd’hui, face aux difficultés, nous devons prendre rapidement les bonnes décisions. Ainsi, avec de nouvelles orientations, notre collectivité pourra maintenir quelques marges de manœuvre permettant d’investir et de porter des projets d’avenir.

Enfin, il est de notre responsabilité collective de travailler à la recherche de nouvelles sources de financements, avec une stratégie offensive et ambitieuse. Allons vers de nouvelles formes de financement telles que le mécénat ou le financement participatif, notamment dans le domaine culturel, nous pensons également aux emprunts citoyens.

Allons à la recherche de toutes les subventions, les fonds européens, répondons aux appels à projets nationaux et européens. Dotons-nous d’une véritable expertise dans ce domaine. Nous valoriserons ainsi nos politiques publiques que ce soit dans le domaine de la santé, de la transition énergétique ou de l’économie sociale et solidaire.

Je vous remercie de votre attention.

Danielle DAMBACH